Changement de paradigme : de la preuve au ressenti

Le point de bascule :

Mais quand le burn-out (physique, émotionnel, mental, et bien plus encore) est survenu, ce rocher a volé en éclats. Mon fonctionnement habituel ne m'aidait plus.

Dans cet instant de bascule, mon mental déductif n'était plus prioritaire. Il a laissé place à d'autres expériences : le vrai moment présent (dépourvu des bavardages du passé ou du futur, un autre état de conscience), des sensations énergétiques, parfois intenses, parfois subtiles, dans mon corps (permettant un décodage plus net de mes émotions et de celles des autres), ainsi que cette notion abstraite qu'est l'intuition, qui devenait plus claire sans l'interférence de mon mental. Aujourd'hui, je peux nommer ces expériences, mais à l'époque, c'était un chaos sans nom.

J'ai cherché des explications.

Un fonctionnement :

J'ai longtemps incarné l'esprit cartésien. Pour moi, tout devait être chiffré, prouvé, reposer sur des fondements logico-mathématiques solides. Les sciences étaient mon phare, la vérité se trouvant à l'extérieur, validée par des experts ou des études. Je cherchais ma vérité parmi celles qui m'étaient contées, et cela guidait mes décisions dans divers domaines : santé, alimentation, finance, travail, et même parfois les relations sociales, ...

J'ai d'ailleurs choisi des études de mathématiques, les seules "sciences" qui me paraissaient "exactes", construites de manière absolue à partir d'une base fixe et solide ; pour ensuite pouvoir m'intéresser aux autres domaines.

Le Paradoxe de la Kinésiologie

Ma reconstruction post-burn-out a débuté avec la Kinésiologie. Cette approche semblait m'offrir des réponses pour améliorer mon état. Mais mon esprit logique s'est révolté. Impossible d'en rester là ! Comment ça marche ? Pourquoi ça m'aide ? Animée par le peu de force qu'il me restait, je me suis lancée dans les études.

La kinésiologie m'a permis de nommer mes expériences, de sortir la tête de l'eau, de faire un énorme tri... mais l'enseignement restait ancré dans l'expérience et non dans les "vraies" sciences. Une partie s'inspirait des sciences occidentales récentes, une autre de la médecine traditionnelle chinoise ou de traditions anciennes, mais sans la profondeur détaillée que mon esprit, malgré tout, continuait de réclamer.

En cours, nous apprenions les techniques, mais surtout, nous expérimentions. Chaque praticien sérieux s'engage dans un travail approfondi sur ses propres problématiques de vie. Les changements sont manifestes, parfois subtils, parfois impressionnants.

Plus je regardais à l'intérieur de moi-même, plus j'augmentais la conscience de mon corps, de mon mental, de mes émotions et d'autres subtilités, plus je captais les détails de la réalité avec un développement des perceptions. J'étais convaincue ... mais que pour moi.

En effet, il manquait la preuve tangible. Un conflit intérieur permanent m'habitait, même après avoir terminé mes formations : comment proposer ces accompagnements alors qu'il existait ce grand "gap" entre ce qui peut être expliqué et ce qui était vécue.

La quête :

Chercher ce que la science peut expliquer est devenu une obsession (et l'est encore). En parallèle, j'expérimente sans cesse.

Finalement, énormément de découvertes récentes vont dans le sens de nos pratiques. Beaucoup de scientifiques partagent ce constat et cherchent des réponses sur l'invisible, l'énergie, la vie... Ces mêmes scientifiques doivent faire face à des dogmes lourds et immuables, redoublant d'efforts pour faire entendre leurs nouveaux raisonnements et découvertes. Ces dernières peuvent déranger, soit parce qu'elles révèlent une part immense encore inexplorée, soit parce qu'elles pourraient invalider certaines théories établies.

Conclusion :

Ni les sciences ni la Kinésiologie, ni quoi ce soit ne détient toutes les réponses. La kinésiologie offre cependant une belle mise en lumière de notre interface principale : l'intelligence du corps ; mais aussi de notre intuition, de nos émotions et de tout ce qui, en complément du discernement, guide nos décisions et nos choix. C'est un aspect précieux ajouté à ce qui est aujourd'hui proposé dans l'accompagnement des problématiques humaines.

Dans ce changement de paradigme, les sciences restent ma base de travail. J'explore cette porte par pure curiosité et fascination, mais aussi par besoin de rassurer ceux qui hésitent à commencer leur propre expérimentation. Je cherche simplement à comprendre où le monde en est dans l'explication de la vie.

Je perçois la vie comme une matrice d'une densité infinie ; le découpage, l'étiquetage et la logique nous aident certes à l'appréhender, mais notre compréhension mentale reste inévitablement limitée.